- éreintement
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• 1842; de éreinter1 ♦ Critique extrêmement sévère et malveillante. ⇒ démolissage, éreintage. Éreintement d'un homme politique, d'un écrivain dans un journal. « On peut faire avec injustice un grand éreintement d'Hugo, ce sera tout de même parler de lui, s'occuper de lui » (Henriot).2 ♦ (1864) Fatigue extrême d'une personne éreintée. ⇒ épuisement, lassitude.Synonymes :- épuisement- exténuationSynonymes :- éreintage● éreintage ou éreintement nom masculin Familier Critique violente et malveillante.éreintementn. m.d1./d état d'une personne éreintée.d2./d Critique sévère et malveillante. Syn. éreintage.⇒ÉREINTEMENT, subst. masc.Action d'éreinter; résultat de cette action.A.— [Correspond à éreinter B] Fatigue extrême. (Quasi-)synon. épuisement. Je ne suis moi-même pas très brillant depuis 3 jours, payant les émotions et les éreintements de 2 voyages précipités et d'un déménagement sans déménageurs (TOULET, Corresp. avec un ami, 1920, p. 55) :• 1. Les dernières pages qu'il a reçues de moi se ressentaient terriblement de ma fatigue : j'ai lu sa dernière lettre dans un tel état d'éreintement que j'en ai, je le vois maintenant, assez mal compris certains passages.BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 352.B.— [Correspond à éreinter C] Au fig., fam. Critique violente et malveillante. L'éreintement d'un auteur, d'une œuvre littéraire. Pour me consoler, sans doute, d'un éreintement de mon livre par S..., il se moque de l'illustre critique et nous fait rire aux éclats (GREEN, Journal, 1929, p. 16) :• 2. ... mais alors me voilà bien embarrassé, car de nouveau le problème de l'éreintement éventuel se pose, sans compter que j'ai déjà éreinté Lasserre dans l'Athenœum en mai 1921, à propos de l'enquête de la Renaissance sur le classicisme; enfin il faudra voir.DU BOS, Journal, 1922, p. 123.Rem. On rencontre ds la docum., seulement chez Baudelaire, le subst. masc. éreintage. Synon. de éreintement B. Bien des gens, partisans de la ligne courbe en matière d'éreintage, et qui n'aiment pas mieux que moi M. Horace Vernet, me reprocheront d'être maladroit (Salon, 1846, p. 167).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1853 « critique extrêmement sévère » (CHAMPFL,. Avent. Mlle Mariette, p. 58); 2. 1862 « fatigue » (FLAUB., Corresp., p. 287). Dér. du rad. de éreinter; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :199. Bbg. DARM. 1877, p. 74, 97. — ROG. 1965, p. 30, 111.
éreintement [eʀɛ̃tmɑ̃] n. m.ÉTYM. 1842, d'abord argot des journalistes, au sens 2.; de éreinter.❖♦ Action d'éreinter; résultat de cette action.1 (1864). Grande fatigue. ⇒ Épuisement, fatigue, lassitude.0.1 Les dernières pages qu'il a reçues de moi se ressentaient terriblement de ma fatigue; j'ai lu sa dernière lettre dans un tel état d'éreintement que j'en ai, je le vois maintenant, assez mal compris certains passages.S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée, p. 352.2 Critique extrêmement sévère et malveillante. ⇒ Démolissage, descente (en flammes), éreintage. || L'éreintement d'un homme politique, d'un écrivain dans un journal. — Par ext. || L'éreintement d'un roman nouveau par les critiques littéraires.1 À quelques jours de là (de la visite à Sainte-Beuve), la princesse nous félicitant d'avoir un article de Sainte-Beuve, l'un de nous lui répondit : « Princesse, il n'y a pas tant à nous complimenter, M. Sainte-Beuve ne nous a pas laissé ignorer que ce serait un éreintement. » Un étranger qui se trouvait là, allait aussitôt rapporter notre réponse à Sainte-Beuve. Le mot éreintement, dans la langue familière du journalisme, est synonyme de critique et ne veut rien dire de plus. Mais Sainte-Beuve, je l'ai toujours vu avoir peur du mot, du mot qui n'était pas un mot pondéré. « Éreintement, répéta-t-il tout à fait blessé; je fais de la critique, je ne fais pas d'éreintement. »Ed. et J. de Goncourt, Journal, 16 avr. 1869, t. III, p. 219, Note.1.1 Si les professeurs gouvernementaux avaient pour qualité le sérieux et la solidité, les professeurs d'opposition étaient brillants et verveux. Le plus étincelant de tous, un pamphlétaire célèbre, faisait le cours d'éreintement; il n'avait pas son pareil pour retourner un adversaire, pour l'injurier, le houspiller, et finalement l'écrabouiller dans une prose ricanante, sous un amoncellement d'accusations monstrueuses et d'épithètes férocement comiques.A. Robida, le Vingtième Siècle, p. 168.2 On peut faire avec injustice un grand éreintement d'Hugo, ce sera tout de même parler de lui, s'occuper de lui, et, forcément, même pour en dire du mal en parler bien, car il faudra au moins le citer.Émile Henriot, les Romantiques, p. 94.
Encyclopédie Universelle. 2012.